Les accidents du travail les plus fréquents – et les leçons que nous pouvons en tirer

La faute à pas de chance ? Les accidents du travail continuent de se produire – même lorsque les experts responsables de la sécurité ont fait preuve d’une diligence sans faille, qu’ils ont examiné attentivement tous les paramètres et qu’ils ont rendu chaque détail de l’environnement de travail aussi sûr que possible sur le plan technique. Toutefois, les approches traditionnelles peuvent en fait détourner l’attention de la logique réelle des risques qui occasionnent les accidents du travail. Un regard neuf sur les accidents du travail les plus fréquents démontre clairement la nécessité de changer notre façon de penser cet aspect de notre vie.

Quelles circonstances amènent les accidents du travail les plus fréquents ?

Dans le premier volet de notre nouvelle série Paradigm Shifts sur la sécurité au travail, nous avons mis l’accent sur une idée clé : la nécessité de distinguer les dangers des énergies dangereuses. Comme les lecteurs de cet article s’en souviendront, nous sommes constamment entourés d’énergies dangereuses, et elles ne peuvent être éliminées en tant que telles. L’énergie cinétique, par exemple, est un facteur important souvent mal compris : il ne s’agit pas seulement du mouvement des machines et des véhicules, mais aussi des personnes elles-mêmes.

Par exemple, selon les statistiques de la Direction générale de l’assurance sociale allemande contre les accidents du travail (DGUV sur les accidents du travail, page 8), les cinq catégories suivantes représentent les activités dans lesquelles les accidents du travail surviennent le plus fréquemment en Allemagne :

  1. En se déplaçant (par exemple, en marchant)
  2. En travaillant avec des outils
  3. En manipulant manuellement des objets
  4. En transportant manuellement des objets
  5. En opérant manuellement des machines.

Ces 5 éléments rassemblent à eux seuls 85 % des cas – ce qui démontre de façon convaincante le rôle majeur de l’erreur humaine. En fait, l’écoute attentive de n’importe quel groupe de travailleurs sur leurs expériences vécues révèle la même conclusion : le facteur humain est décisif.

L’énergie dangereuse et sa contribution aux accidents du travail

En matière de sécurité au travail, il n’est donc pas suffisant de se concentrer uniquement sur les éléments intrinsèquement dangereux, tels que les flammes nues ou les arêtes vives. Les situations à risque n’apparaissent que lorsque l’on y ajoute de l’énergie supplémentaire – de l’énergie provenant du mouvement d’une personne, comme l’énergie dégagée lors d’un contact avec un objet inébranlable, tel qu’un pilier ou un cadre de porte. En fin de compte, l’inattention est le facteur crucial qui déclenche les accidents du travail lors du mouvement d’une personne.

Au vu de ces éléments, l’impact des facteurs humains est clair : les évaluations des risques et les mesures de sécurité ne peuvent à elles seules empêcher cette influence de se manifester. Les rapports d’incidents le confirment puisque, le plus souvent, l’on constate que les procédures de travail en tant que telles sont généralement bien conçues et que, si elles avaient été correctement exécutées, le potentiel risque ne se serait pas finalement concrétisé. Cependant, lorsqu’un incident fait l’objet d’une enquête, il s’avère souvent que la cause de l’accident provient d’une mauvaise manipulation ou du non-respect des directives ou des normes de sécurité de la part des employés. En fait, la personne impliquée, a fréquemment entrepris une action d’une manière autre que celle quelle était supposée faire – le plus souvent, de manière non intentionnelle.

Un comportement sûr en temps réel

La leçon est on ne peut plus claire : si le facteur clé réside dans la gestion consciente et sûre d’une situation individuelle, il est tout simplement essentiel de garder les yeux et l’esprit à la tâche. Cela nécessite une prise de conscience accrue des facteurs liés à la sécurité.

Carte Technique de réduction des erreurs critiques
Les gens ont besoin d’outils qui leur apprennent à rester vigilants et à éviter les dangers, quelles que soient les circonstances.
>>> En savoir plus <<<
(Image : © SafeStart)

Heureusement, ce sens peut être aiguisé par la formation. La perception de soi est particulièrement importante à cet égard. Des questions comme :

  • Comment je me sens en ce moment ?
  • Qu’est-ce qui me distrait ?
  • Comment puis-je mieux me concentrer ?

doivent idéalement devenir une seconde nature, car il existe précisément quatre états critiques (fatigue, précipitation, frustration et excès de confiance) qui, seuls ou combinés, entraînent des erreurs et des accidents.

Conclusion : éviter les accidents du travail par la sensibilisation à la sécurité

Bien sûr, pour en revenir aux statistiques, il est indéniable que ce type d’analyse a permis aux entreprises de réaliser d’énormes progrès en matière de sécurité : les accidents mortels du travail en Allemagne, par exemple, ont nettement diminué. Néanmoins, des accidents du travail continuent de se produire, de même que des blessures liées au travail et, tragiquement, des décès. Il est donc nécessaire d’aller au-delà des seules normes et directives de sécurité. Pour faire une réelle différence, les mesures de sécurité doivent être étendues au comportement humain.

Pour plus d’informations sur le fonctionnement de SafeStart et son potentiel, voir « Qu’est-ce que SafeStart ? ».

 

(Image de couverture : © Gino Santa Maria | fotolia.com)